L’écrivain Colette avait des liens avec le Beaujolais – le Progrès


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L’écrivain Colette avait des liens avec le Beaujolais

Villefranche-sur-Saône – Littérature

Lors de la soirée d’ouverture de la 4e Biennale féminin Pluri’Elles, organisée par le cinéma Les 400 coups jusqu’au 2 avril, était projeté, jeudi, le film Colette , de Wash Westmorland. Des lettres de Colette, dans lesquelles elle évoque le Beaujolais, ont également été lues.

À l’occasion de cette soirée « Colette », l’association Des livres et des histoires s’est associée à l’évènement et en a profité pour faire découvrir au public les liens affectifs et fidèles que l’écrivain avait noués avec le Beaujolais, et tout particulièrement avec la famille Guillermet.
Jean Guillermet, décédé en 1975, est l’une des figures les plus marquantes de Villefranche et du Beaujolais, mais aussi de Limas puisqu’il y avait élu domicile.
Il était notamment directeur de la Librairie des écoles et le créateur des éditions du Cuvier (le nom de sa maison à Limas).
Colette (1873-1954) est une icône parmi les écrivains. Elle est à la fois une femme forte et libre, une romancière, mais aussi une reine du music-hall, une amoureuse passionnée, une journaliste, un symbole de l’émancipation féminine.
Elle était également une grande épistolière qui entretenait des correspondances suivies avec ses amis comme avec Madeleine et Jean Guillermet dont Pierre Baizet et Sandrine Branciard ont lu quelques extraits.
À travers ces écrits, on apprend que Colette était venue pour la première fois à Limas en 1943. Puis suit un long échange de courrier (qui durera onze ans).

Du beaujolais, elle dira : Quel grand vin, quel bon accent, quel gai reflet dans le verre !

Le vin tient une grande place dans leurs échanges car Colette, Bourguignonne, connaissait et appréciait les grands vins.
En 1946, elle envoie un très bel article pour l’Almanach du Beaujolais créé par Jean Guillermet, intitulé Vendanges sur les coteaux de Brouilly. Dans l’autre sens, partent vers Paris des colis gourmands comprenant saucisson truffé, volailles, fromages, quenelles et cervelas.
En 1947, elle revient et assistera aux vendanges : « Une semaine de bonheur et d’amitié. »
Du beaujolais nouveau, elle dira : « Il est jeune, et charmant, avec ce reflet framboisé dans la nuance. » Ou encore : « Où sont mes beaux matins beaujolais ? » attristée de ne pouvoir revenir, car trop malade.
Sa dernière lettre date de 1954, année de sa mort. Sur cette maison (juste après la mairie) où Colette a séjourné, la municipalité de Limas a fait poser une plaque. Il existe également un Passage Colette très fleuri.
Pour l’anecdote, c’est à proximité du Palais royal, à Paris, que Colette passera une grande partie de sa vie. Elle résidera au 9 de la rue de Beaujolais à partir de 1927 à 1929, puis de 1938 à sa mort.

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Le Progrès

19 mars 2019
Anne Cordon-Fabrègue