Maud Tabachnik marraine du 4e Salon des Livres en Beaujolais – Le Progrès


Maud Tabachnick, considérée comme l’un des vingt meilleurs auteurs de thrillers français, sera la marraine du 4e Salon des Livres en Beaujolais ce dimanche à Arnas.

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[Photo JP Baltel – Saint Maur en poche 2015].

Énergique, pleine d’une colère salvatrice, Maud Tabachnick, romancière atypique, entre vengeance et justice, toujours avec une pointe d’humour, conduit habilement ses personnages pour faire monter la tension et nous tenir en haleine. Elle se sert du roman noir pour s’interroger sur la société, le bien et le mal et pour essayer de comprendre ce qui nous fait basculer d’un côté ou de l’autre.

Maud Tabachnik, monstre sacré du roman noir, sera à Arnas en entretien exclusif.

Anne-Sophie Vuccino : Pourquoi avoir accepté d’être la marraine de ce salon ?

Maud tabachnik : Les organisateurs sont très gentils et je viens récemment, d’être intronisée chevalière du tastevin de Bourgogne. J’ai beaucoup apprécié l’ambiance de ce moment, le côté gourmand, le terroir, la convivialité.

ASV : À quel âge avez-vous commencé à écrire ?

MT : Je suis née à Paris, d’origine russe du côté paternel, et de Jérusalem du côté maternel. J’ai exercé la profession de kinésithérapeute ostéopathe durant plus de 20 ans. À 53 ans, j’ai commencé à écrire. Je me suis installée en Touraine et la campagne m’a inspirée, surtout en hiver où on est un peu plus isolé.

ASV : Pourquoi écrire des romans situés à la frontière de plusieurs genres tels que le roman noir, le thriller politique, le roman policier historique ?

MT : Le roman policier est un formidable coup de projecteur sur notre société et un engagement individuel à dénoncer ce qui ne va pas. Je me suis tournée vers un genre très libre ; on peut faire passer des idées. J’ai beaucoup voyagé : les gens sont tous pareils. On a tous les mêmes soucis, presque les mêmes défauts, les mêmes demandes. J’aime parler avec les gens d’une manière pointue. Mes thrillers sont des prétextes, cela relève de la géopolitique tout ce que les gens subissent et la géopolitique est un des thèmes de mes livres.

ASV : Comment trouvez-vous vos sujets ?

MT : Je lis beaucoup la presse, des livres de politique des pays, particulièrement ce qui se passe en Russie. Je lis beaucoup de polars, en moyenne deux livres et demi par semaine. Je suis beaucoup les débats à la télévision et j’aime regarder des séries américaines.

J’engrange beaucoup d’infos. Dans mes romans, j’aborde beaucoup de thèmes et je situe l’action dans beaucoup de pays. »

ASV : On dit que vous êtes pessimiste ?

MT : J’adore la vie, je vis à cent à l’heure mais, oui je suis pessimiste. On subit beaucoup de cruauté, de brutalité. Je suis à nouveau parisienne et Paris, c’est très dur. Il n’y a pas de douceur, ce n’est pas paisible. J’ai toujours soif d’apprendre, de confronter des idées. La culture, c’est ancré en moi. Je suis très engagée particulièrement contre l’antisémitisme. J’ai fait aussi partie de la commission pour les femmes battues. Je suis féministe parce que je suis une femme. Les femmes ont toutes les armes pour se défendre. J’aime que les mots soient mis au féminin.

ASV : Vos romans sont en moyenne vendus à plus de 22 000 exemplaires. Qui sont vos lecteurs ?

MT : J’ai la chance de vivre de ma plume. J’ai écrit 36 romans, plus des nouvelles. Mon dernier roman L’Impossible définition du mal a effectivement, comme les autres, été tiré à 22 000 exemplaires. Mes lecteurs sont des femmes à 95 %, de tous les âges, principalement de la quadra jusqu’à 80 ans.

Entretien exclusif avec Maud Tabachnik de 14 h 30 à 15 h 15.

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Le Progrès

14 novembre 2017
Propos recueillis par Anne-Sophie Vuccino